Rosa Candida - Audur Ava Olafsdottir

Mieux vaut tard que jamais, ma dernière lecture et contribution du mois ( de sorte que nos yeux sont désormais rivés sur TOI Doulos, qui n'a posté aucun article, et qui va vraisemblablement rôtir en enfer si tu nous fais perdre de l'argent en ce second mois de défi) : Rosa candida.

Qu'on se le dise, ce livre (offert par Roxore que je remercie au passage) est une EXCELLENTE surprise.

Je vous recopie le résumé de l'éditeur qui avait fait se soulever mes sourcils, provoquant chez moi à la fois surprise et scepticisme:

Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljótur aura aimé Anna, une amie d'un ami, un petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.

Je trouve que ce résumé ne donne pas envie de lire ce roman. Il semblerait que l'éditeur désemparé ait choisi d'agglutiner les divers éléments "actifs" du roman pour tenter d'en faire la synthèse. Forcément, ça tombe un peu à plat puisque l'intérêt de ce conte ne réside, à mon sens, pas dans les rares (quoique suffisantes) péripéties que rencontre le jeune héros.

Je dirais plutôt que Rosa Candida est un livre qui parle d'un jeune homme délicat, qui semble porter au monde la même attention silencieuse et polie qu'aux fleurs dont il s'occupe. Sans doute un peu perdu par la mort de sa mère et sa paternité inattendue, il entreprend une sorte de voyage initiatique qui l'amène tout doucement mais sûrement à trouver sa place dans sa propre vie.

J'ai aimé le rythme lent mais néanmoins haletant de ce roman. Les évènements prennent le temps de mûrir avant d'éclore et l'évolution du personnage en moins de 350 pages n'est jamais précipité mais pas ennuyeuse non plus. C'est l'histoire touchante d'un garçon attentif qui grandit, mais pas seulement. Les personnages secondaires et le contexte géographique d'un pays dont le nom n'est jamais cité enjolivent toute l'histoire.

Il y a un moment dans le récit où Arnljotur craint que sa fille de quelques mois ne sache pas différencier les gentils des méchants. Certains pourraient peut-être reprocher à cet héros de ne pas savoir les différencier davantage tant tous les personnages semblent n'être que bienveillance dans son regard. Mais le cul-cul est loin et les nuances bien présentes.

Si j'ai été un peu déroutée par les premières 100 pages où, comme le personnage principal, on ne sait trop où sa quête va le mener, j'ai dû admettre en refermant ce livre que c'est une bien jolie histoire. JE RECOMMANDE GRAVE PAR LE FAIT.